Chaleur, sueur. Euphorie. Tristesse humide, vents violents. Corps infini, air étroit. Avancer, sur place. Murmures hurlés au gré d’une douceur givrée. Au loin, une silhouette approche. Des yeux azurs. Des fleurs bleutées. Enfermée dans le silence et l'inexistence. Là où le tout forme le rien. Le néant s’abreuve de la matière. Une mer de folie s’infiltre dans les veines.

Il arrive, croyez-le ou non, que les citoyens s’abandonnent à des rêves parfaitement ordinaires. Plus particulièrement, les chamanes recevraient de nombreux conseils de la Sève lors de leur sommeil, quand il ne s’agit pas tout bonnement de prophéties ou de voix d’outre-tombe. Néanmoins, ces visites sont moins douloureuses et perturbantes que lors des délires engendrés par une exposition à la sève brute.

Destination redoutée des drogués de l’Azurée, l’existence de cette prétendue dimension parallèle n’a jamais été prouvée par la science. Elle serait atteignable seulement pour les suicidaires qui s’intoxiquent sur une période continue. Cet endroit est loin du nirvana promis. Le violet y est roi, les déformations physiques et métaphysiques rendent l’endroit impossible à appréhender pour le regard humain. Ceux qui prétendent y être allés spirituellement, et en être revenus saufs, ne ressortent plus “indemnes” sur leurs bilans psychiques.